Le clicker : Qu'est ce que c'est ?

Le clicker ça ressemble à quoi ?

Par ce qu’une image vaut mieux qu’un long discours le clicker en éducation c’est cet objet :

Il peut se présenter sous plusieurs formes mais le principe est le même.

Son unique fonction est d’émettre un son. En appuyant sur le bouton ou directement sur la languette métallique il va produire un « clic ». qui contrairement à notre voix dont l’intonation et l’intensité peuvent varier, est inconditionnel. L’animal peut savoir exactement quand il agit de la bonne manière, sans avoir besoin de déchiffrer votre langage corporel, votre expression faciale, le ton de votre voix.

Le clic sera toujours identique, sans émotion, factuel, c’est ce qu’on lui demande, pour le reste c’est à vous de jouer !

A qui s’adresse le clicker ?

Vous pouvez évidemment utiliser le clicker avec votre chien : c’est la manière la plus répandue.

Vous pouvez également le tester avec votre chat. N’attendez cependant pas que votre matou attrape un frisbee en l’air ou fasse le beau. Néanmoins vous pouvez souligner les comportements conformes qu’il propose : choisir de ne pas monter sur la table du salon pendant que vous mangez, faire ses grilles sur le griffoir plutôt que le canapé en cuir… Lorsque vous choisissez, le boitier, assurez-vous qu’il soit adapté aux chats. Ces derniers ayant une très bonne audition, il est possible que le son de certains clickers soient trop fort pour eux.

  • J’ai récupéré ma tricolore baptisée Naïs à 1an. Elle vivait dans la rue, autant dire que les chiens n’étaient pas ses potes. Son truc à elle plutôt que de fuir, c’était, telle la tigresse, de les agresser… Heureusement qu’Heidie et Nappy sont pacifiques. A l’aide du clicker et d’une bonne dose de patience, j’ai pu modifier son attitude à leur encontre, en cliquant à chaque fois qu’elle tolérait la présence de l’un de mes chiens sans essayer de leur sauter à la gueule.

Vous pouvez l’essayer sur vos enfants ou votre conjoint(e), mais les études n’indiquent pas les taux de réussite 😊

A quoi sert le clicker ?

C’est un outil de marqueur de comportement opérant. Opérant signifiant que c’est l’animal qui va proposer des comportements. Ainsi, le clic ne sert pas à donner des consignes, sinon l’animal ne saurait pas distinguer le clic = assis, du clic = fait le beau étant donné que c’est le même son. La première erreur est de penser qu’il s’agisse d’une sorte de zappe avec laquelle vous pourriez donner des ordres à distance. Jusqu’à présent nos animaux de compagnie sont bien vivants, ils ont leur libre arbitre et font leurs propres choix, ils ne sont pas « télécommandables », et c’est tant mieux.

C’est donc un marqueur de comportement, c’est-à-dire que le son doit être émis au moment où l’animal propose un comportement que l’on veut souligner pour lui signifier que c’est ce que l’on attend de lui. Un peu comme sur un document lorsque vous surlignez en fluo une action pour la mettre en valeur.

Vous comprendrez, et nous l’avons abordé dans l’article sur l’importance du Timing en éducation que la clé est la parfaite synchronisation entre l’émission du clic et le comportement que l’on cherche à « capturer ». Si le clic retenti trop tard ou trop tôt vous risquez de marquer un comportement non voulu.

Outre cette idée de précision, il est important de retenir qu’un clic = Systématiquement une récompense.

Il ne faut pas déroger à cette règle et ce même si on clique par erreur ou si on est pas dans les temps, tant pis on sera plus précis la prochaine fois. Il vaut tout de même mieux rater un clic que cliquer sur un comportement non désiré.

Un peu d’histoire : l’origine du clicker ?

Il se fonde sur deux types de conditionnement :

Le Conditionnement Classique mis en avant par le célèbre médecin russe Ivan PAVLOV en 1905.

Tout le monde a entendu parler du réflexe Pavlovien ? Non ? alors j’explique : C’est une réaction involontaire, non innée, provoquée par un stimulus extérieur. Pavlov a développé la théorie selon laquelle les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des réflexes lorsque le cerveau fait le lien entre le stimulus et l’action qui suit. En clair, il avait fait des expériences avec des chiens à qui l’on donnait à manger au moment où une cloche sonnait. Par apprentissage les chiens se mettaient à saliver au son de la cloche sans même avoir pu sentir leur repas.

Pour le clicker c’est la même chose : au démarrage cela ne veut rien dire pour l’animal, mais lorsqu’il est systématiquement associé à une récompense, le clic devient annonciateur d’une friandise à venir, il associe donc « clic »= récompense. Une fois que cette association est faite, il fera ses meilleurs efforts, comme disent les avocats, pour déclencher le clic et la récompense qui va avec.

Le Conditionnement Opérant développé par le psychologue américain Burrhus Frederic SKINNER, dés 1938.

Burrhus… tout de même, c’est peut-être pour cela qu’il est devenu psy, mais c’est une autre histoire..

Mr Skinner avec conçu une boite destinée à créer un environnement contrôlé où le chien pouvait être observé dans des conditions très précises.

Je rappelle que nous nous trouvons dans les années 40, l’éthique animale et la bientraitance n’étaient pas encore à la mode.

Voici donc le principe : elle était équipée d’un levier qui, lorsqu’il était appuyé, produisait un son qui avertissait un dispositif de nourriture automatique situé à l’extérieur de la boîte. Ce dispositif libérait une petite quantité de nourriture que le chien pouvait alors manger.

Skinner a observé que les chiens apprenaient à appuyer sur le levier pour obtenir de la nourriture. Ce comportement était renforcé car il permettait au chien de satisfaire son besoin de nourriture. Le renforcement positif est une méthode qui consiste à récompenser un comportement désiré pour le renforcer, c’est-à-dire pour augmenter la probabilité qu’il se reproduise à l’avenir. Dans le cas de l’expérience de la boîte de Skinner, le renforcement positif était l’obtention de nourriture. (voir l’article  Renforcement et Punition)

Skinner a également étudié l’extinction, c’est-à-dire la réduction ou la disparition d’un comportement qui avait été renforcé précédemment. Il a constaté que lorsque la nourriture n’était plus fournie en réponse à l’appui sur le levier, les chiens finissaient par cesser d’appuyer sur le levier. Ainsi si le clicker ne donne plus lieu à une friandise, l’animal cessera de se creuser la tête pour faire raisonner le clic.

Enfin, Skinner a également étudié la punition positive, qui consiste à appliquer une conséquence désagréable à un comportement indésirable pour réduire la probabilité qu’il se reproduise. Cependant, Skinner a conclu que la punition était moins efficace que le renforcement, car elle ne permet pas l’apprentissage du comportement attendu.

En résumé, le conditionnement opérant correspond aux conséquences possibles d’un comportement et les effets futurs :

  • Lorsque la conséquence d’un comportement est positive, ce comportement est reproduit : c’est le renforcement.
  • Lorsque la conséquence d’un comportement est négative, ce comportement est évité : c’est la punition.
  • Lorsqu’un comportement n’a aucune conséquence, ce comportement est oublié : c’est l’extinction.

Le Click étant associée à une conséquence positive (la récompense), le comportement aura tendance a se reproduire. Au contraire, s’il ne produit pas le comportement : on ignore, il n’y a pas de click, il ne sera pas récompensé ; c’est la punition.

La suite : Le clicker : Comment l’utiliser ?