Le clicker : Comment l'utiliser ?
La 1ère partie : Le clicker Qu’est ce que c’est ?
Le conditionnement au clicker
Il faut tout d’abord faire comprendre à l’animal que lorsque le clic est émis, une friandise va lui être proposée.
Cette phase de conditionnement s’appelle « charger le clicker ».
Le protocole généralement utilisé est le suivant :
- Prenez le clicker dans une main et les friandises dans l’autre.
- Mettez vos mains l’une à côté de l’autre et placez-vous devant votre animal pour capter son attention.
- Cliquez et donnez simultanément la friandise. Répétez cette première étape quatre ou cinq fois.
- Puis éloignez horizontalement vos mains. Si le chien regarde le clicker, cliquez en même temps et donnez la récompense. Votre chien est conditionné.
- En revanche, s’il regarde la friandise, rassemblez vos mains, cliquez et donnez la récompense. Votre chien n’est pas encore conditionné, il faut donc répéter la première étape avant d’éloigner à nouveau vos mains.
Quand utiliser le clicker ?
Education de base
Nous l’avons vu, le clicker s’inscrit parfaitement dans le concept d’éducation positive puisqu’il applique les règles du renforcement positif et de la punition négative :
- Renforcement positif d’un comportement = Clic = Friandise
- Punition négative d’un comportement indésirable = pas de clic = Rien du tout
Les 3 techniques du clicker training
Ces techniques peuvent être utilisées en fonction du contexte et de l’objectif à atteindre : apprentissage d’une nouvelle consigne, un nouveau comportement voire en rééducation pour remplacer un comportement indésirable.
Le leurre :
La friandise va servir à guider l’action attendue. En attirant l’animal avec une récompense, on l’accompagne dans l’exécution d’un mouvement. Il faudra alors marquer cette action en cliquant au moment exact où elle se produit. Par la suite il conviendra de ne plus le leurrer pour lui laisser la possibilité de la proposer spontanément.
- L’illustration la plus simple est l’apprentissage du « assis » : on présente une friandise devant son museau que l’on lève à quelques centimètres au-dessus de sa tête (par trop haut sinon il va se mettre sur les pattes arrière pour l’attraper). Pour suivre des yeux la friandise, il va lever la tête et pour avoir plus d’amplitude il devrait s’asseoir. Il faudra cliquer à l’instant où son arrière-train touche le sol.
La capture :
C’est le principe du conditionnement opérant : par essais/erreurs. Cela consiste à cliquer un comportement ou une position que le chien fait spontanément.
Le shapping :
C’est le séquençage de chaque action validée par un clic menant au comportement final voulu. Cela s’apparente au jeu « t’es chaud, t’es froid ». Toujours sans parler, sans bouger, on laisse l’animal faire des propositions marquées ou pas par le clic.
Pour apprendre à votre animal à ramener un objet. En fonction de la taille de l’objet cela fonctionne aussi pour les chats. Il faut fonctionner par découpage de l’action attendue :
- Commencez par cliquer le fait qu’il s’y intéresse : s’en approcher, le sentir de loin, se coucher devant…
- Puis ne cliquez que les actions où il va le toucher : avec la patte, le nez, s’assoir dessus…
- Ensuite vous ne cliquerez que celles où il le touche avec le museau
- Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il le prenne en gueule et vous le ramène et là récompense ultime : friandise de haute valeur !!
En fonction de l’animal et de la difficulté de l’exercice, il conviendra de décomposer l’action attendue en un nombre plus ou moins important de petites étapes à valider au fur et à mesure.
Les pré requis sont :
- La patience
- La rigueur : les étapes doivent être logiques et chronologiques
- La précision : valider l’action au moment où elle se produit
- La motivation : les récompenses doivent être intéressantes
- Le niveau de difficulté : il doit être progressif pour ne pas le mettre en situation d’échec
- La durée : il ne faut pas que les exercices soient trop longs pour ne pas le lasser.
- Abolir l’échec : si l’étape suivant est trop complexe, cliquer dés qu’il reproduit l’action précédente
Vous avez vu ? ce sont les mêmes prérequis utilisés avec les enfants ! 😉
Dernières choses à savoir
- Utiliser un seul clicker par animal car chaque boitier à un son spécifique.
- Ne pas parler : c’est à l’animal de faire de propositions, si la récompense est motivante (voir article sur La notion de valeur appétitive ) il va se creuser la cervelle pour l’obtenir
- L’animal doit être dans de bonnes conditions pour réfléchir, s’il a envie de faire ses besoins il ne pourra pas se concentrer
- Ne prenez que des friandises de petites tailles pour ne pas le rassasier. Et s’il a tendance au surpoids pensez à prélever de sa ration quotidienne la quantité donnée au cours de la séance.
- Les exercices ne doivent pas excéder 30 min. Les spécialistes disent qu’une demi-heure de travail mental au clicker équivaut à une sortie d’une heure et demie. Cette technique est donc intéressante pour les animaux hyper actifs pour lesquels les balades ne sont jamais assez longues, ou ceux en convalescence ou âgés.
- Terminer toujours les séances par un clic et donc une récompense, et ce même si l’action obtenue n’est pas celle espérée. Si l’animal perd patience et adopte un comportement indésirable, c’est que l’exercice était trop long pour lui, il faudra cliquer pile au moment où il se calme et raccourcir les séances prochaines
- Encore un détail : L’animal ne doit pas être sourd…. Ceci étant dit il existe des marqueurs de comportements lumineux, il devra donc bien y voir… s’il n’a ni l’un ni l’autre, laissez le tranquille !
Le clicker est un outil intéressant pour renforcer la complicité humain – animal, c’est une technique « gagnant-gagnant» :
- L’humain doit lui porter de l’attention et lui faire confiance, en plus il a la satisfaction de lui faire plaisir. En prime il pourra frimer devant ses potes en montrant tous les tours que son animal peut faire.
- L’animal doit réfléchir et se concentrer pour sélectionner et mémoriser les comportements précédemment marqués. Non seulement il se régale avec des récompenses, mais en plus il est valorisé par l’attention que lui porte son humain.
L’éducation positive est avant tout l’envie de comprendre les enjeux, comprendre ses besoins et ses sources de motivation. Quand on éduque avec respect, patience et bienveillance, le résultat obtenu ira bien au-delà des objectifs. Quand l’équilibre est présent dans le foyer, que chacun a sa place et peut évoluer en accord avec ses besoins primaires et ceux inhérents à son espèce, alors on peut dire que la mission est accomplie.