Les besoins fondamentaux des animaux

Le bien-être des animaux est défini comme « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal » (Avis Anses, février 2018). En effet, un animal ressent des besoins, mais également des attentes. Selon les réponses à ces attentes et ces besoins, il est capable d’éprouver des sentiments positifs comme négatifs.

La notion de bien-être comprend donc l’état physique, mais également l’état mental positif de l’animal (les deux états étant interdépendants l’un de l’autre) : un animal en situation de bien-être, c’est un animal qui se porte bien physiquement et mentalement.

Les 5 libertés fondamentales du bien-être animal

Le bien-être animal est souvent traduit par le principe des 5 libertés fondamentales :

De ces libertés découlent les besoins fondamentaux inhérents au bienêtre de nos animaux.

Les 5 besoins fondamentaux

Le besoin d’une alimentation correcte. 

L’alimentation des animaux doit leur fournir de quoi satisfaire leurs besoins physiologiques et comportementaux. Les rations et le type d’alimentation sera fonction de l’espèce, de son activité physique, de son âge, de ses pathologies ou spécificités, de son stade de vie (gestation), de ses capacités reproductrices (stérilisé/castré ou non), voire de la saison.

Par exemple pour les poissons d’extérieur en automne, la proportion de lipides contenue dans leur alimentation doit être plus importante qu’en hiver pour leur permettre de faire des réserves et supporter les températures basses.

Le besoin d’être protégé de la douleur, de la souffrance, des blessures ou des maladies. 

Comme pour nous, le fait de préserver l’intégrité physique de son animal, de lui éviter de souffrir, de se blesser, de tomber malade, lui apporter les soins adaptés à son espèce, son stade de vie, a un impact sur son état psychologique et son comportement.

Le besoin d’un environnement adéquat. 

L’environnement des animaux à un impact certain sur la qualité de leur bien-être. Il doit être en mesure de lui apporter protection et confort. L’animal aura accès à une place de repos tranquille, à une aire adaptée pour les besoins et la possibilité de faire de l’exercice ou des mouvements. L’environnement doit être adapté à

  • l’individu (son âge, son état de santé, sa race…)
  • l’espèce (vous n’allez pas mettre le panier du chien en haut d’une armoire)

Le besoin d’être logé avec ou à part d’autres animaux. 

Quand vous possédez plusieurs animaux, d’espèces différentes ou de la même espèce, il est important de leur offrir la possibilité d’être seul ou en groupe.

Certains animaux de compagnie ont développé des comportements adaptés à la vie en groupes sociaux, d’autres des comportements plus solitaires. Néanmoins il convient de s’adapter à chaque individu car ils n’ont pas tous le même besoin de « lien social »., Certains ne supporteront la cohabitation et d’autres déprimeront en étant seul. Les facteurs entrant en compte dans ces différences sont les apprentissages pendant la période de socialisation (voir l’article Les étapes du développement comportemental du chiot), les modes de vie passés, les expériences positives ou non, l’état de santé, le statut sexuel…

Le besoin d’exprimer les comportements inhérents à son espèce. 

L’animal devra pouvoir exprimer un comportement normal.

Par exemple, si l’envie vous prend de vous procurer des phasmes (pourquoi pas ?), il serait malvenu de les disposer dans un bocal sans branchage ni verdure… Et oui leur truc aux phasmes c’est de se fondre dans un environnement végétal. Si vous ne lui offrez pas cette possibilité, il va rester au sol, sans abri, visible de tous et sera ainsi dans l’impossibilité d’exprimer ses comportements normaux. La détresse acquise du phasme n’a pas été étudiée à ma connaissance (voir l’article qui traite de « La détresse acquise chez animaux »), mais je ne serai pas surprise d’apprendre qu’il pourrait en souffrir.

Cela implique, selon l’animal, le toilettage, le fait de se cacher, ou d’interagir avec des humains ou d’autres animaux. Si un animal est mis dans une cage de petite taille ou attaché dans un enclos réduit, cela induira forcément une restriction dans sa capacité à explorer son environnement ou à se dépenser.

Les 5 domaines du bien être

L’alimentation, l’environnement, l’état de santé, et l’expression du comportement normal de l’espèce ont un impact direct sur l’état psychologique de l’animal.

Conclusion

Les 5 libertés fondamentales reconnues mondialement ont été publiées pour la première fois en 1979.

Néanmoins je tiens à souligner que ce n’est que depuis 2015 que l’Etat français a revu le statut juridique des animaux en reconnaissant que : «les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité… », ils ne sont plus pleinement considérés comme des biens meubles ou comme des immeubles par destination…

Ainsi désormais la loi impose que toute personne qui détient un animal doit veiller à s’assurer que ces 5 libertés soient respectées et ce, jusqu’à sa mort. J’ai envie de dire que c’est la moindre des choses, et que ce n’est pas trop tôt, mais je me demande : Est-ce que ces libertés tiennent compte des attentes de l’animal, est ce que cela signifie que nous le comprenons ? Or vous savez que pour moi :

Le comprendre, c'est l'aimer !