L’adoption d’un chien dans un élevage

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Sommaire

  • Le choix de la race de chien
  • Où trouver un élevage digne de confiance ?
  • Comment choisir l’élevage ?
  • Les questions à poser lors du premier contact
  • Ce qu’il faut évaluer en visitant l’élevage
  • Pour conclure
  • Pour en savoir plus…

Les raisons pour qui poussent une personne à privilégier l’achat d’un chien au sein d’un élevage sont nombreuses : retrouver la race qui a bercé son enfance, la garantie d’avoir un chiot, la connaissance de cette race, l’adéquation entre ses aptitudes et nos attentes, l’absence de surprise quant à son aspect à l’âge adulte, la volonté de recevoir des conseils d’experts, dans certains cas, l’absence de consanguinité…

Avant toute chose, il est important de prendre le temps de se renseigner sur les étapes du développement cognitif d’un chiot et d’adapter à son apprentissage à ces phases .

Il convient toutefois, à l’instar d’un chien adopté dans un élevage, de ne pas se précipiter et prendre le temps nécessaire pour :

• S’assurer que l’on sera en mesure de répondre à ses besoins
• Organiser son emploi du temps et son environnement pour l’accueillir
• Sélectionner la race qui correspond à nos habitudes de vie
• Choisir un professionnel respectueux et bienveillant

Conseils avant d’acheter un chien dans un élevage

Le choix de la race de chien :

Si vous souhaitez un type de chien précis, pensez à vous renseigner sur les besoins inhérents à sa race. Vous en conviendrez, un patou n’a pas les mêmes besoins qu’un chihuahua.

Il faut également prendre des renseignements en amont pour connaitre les risques de santé de cette race (maladies héréditaires ou congénitales, malformations…)

Où trouver un élevage digne de confiance ?

Comme pour tout, il y a les bons et les mauvais éleveurs… Si la plupart sont professionnels et passionnés, certains ne voient dans cette activité qu’une source de profit au détriment du bienêtre animal.

Aussi afin de sélectionner un élevage éthique et responsable :

  • N’hésitez pas à consulter les avis publiés, les blogs…
  • Utilisez le « bouche à oreille »
  • Demandez l’avis des vétérinaires à proximité de l’élevage
  • Allez sur les lieux de concours de cette race de chiens

Dans tous les cas, un éleveur professionnel doit avoir déclaré son activité (numéro de SIRET) et disposer d’un numéro d’agrément.

Avant toute cession les animaux doivent être sevrés, identifiés, vaccinés (primo vaccination) et déparasités.

Comment choisir l’élevage ?

Sélectionnez l’élevage en fonction :

  • Du nombre de races différentes proposées : il est préférable de choisir un élevage qui ne fasse idéalement que cette race ou à défaut un nombre limité de races différentes mais compatibles pour favoriser les interactions. Ainsi l’éleveur sera un véritable expert de la race que vous souhaitez et pourra vous renseigner sur les spécificités et les besoins inhérent à ce type de chien.
  • Du nombre de chiens présents sur site : Il est important de vérifier que l’élevage soit raisonné, avec un nombre limité d’individus. Dans ce cas, le professionnel connaitra parfaitement le caractère de chacun de ses chiens.
  • Des prix pratiqués. Il est possible se renseigner en amont sur la fourchette moyenne de prix appliquée sur l’année en cours. Un prix trop attractif n’est pas forcément bon signe…

Les questions à poser lors du premier contact :

  • Quelle est l’origine de sa passion ? A-t-il été formé à l’éducation et au comportement canin ?
  • Combien de portées sont réalisées par chienne / an ? (l’idéal étant 1)
  • Est-il possible de visiter l’élevage plusieurs fois ?
  • Est-ce que j’aurai accès à toutes les parties y compris la maternité et la nurserie ?
  • Avez-vous les antécédents médicaux des parents ? Est-ce que les risques de problèmes génétiques ont été évalués ?
  • Comment se fait la sociabilisation ?
  • Comment s’effectue le sevrage ? Quelle est leur nourriture ?
  • Quelle est la provenance des animaux ?
  • Quel est le nombre de chiots prévus dans la portée ?

En effet les 2 extrêmes ne sont pas idéaux, un chiot unique n’aura pas la possibilité d’apprendre très jeune les codes sociaux et à l’inverse, avec une portée trop importante, la mère aura du mal à s’occuper correctement de l’ensemble de ses chiots et certains pourront être délaissés et avoir un peu de retard dans les apprentissages.

  • Est-ce que c’est la première fois que la chienne a des petits ?

Dans le cas d’une chienne primipare, son inexpérience pourrait avoir un impact sur le développement de ses petits.

  • A quel âge l’éleveur vend les chiots ?
  • Est-ce qu’il propose un suivi post adoption ?
  • Dispose-t-il de l’ensemble des documents relatifs aux origines et la santé des chiots

Enfin, il est préférable que de son côté l’éleveur se renseigne sur votre quotidien, la constitution de la famille, votre intérêt pour cette race et les renseignements pris ses besoins spécifiques, votre expérience avec les chiens en général et cette race en particulier… Ces éléments lui permettront d’évaluer vos capacités à prendre soin d’un chien et garantissent que l’éleveur se soucie du devenir et du bienêtre de ses chiens.

Ce qu’il faut évaluer en visitant l’élevage :

Lorsque votre choix s’est arrêté sur un éleveur je vous conseille de rencontrer la mère idéalement pendant sa gestation (pas la mère de l’éleveur, celle de votre futur chiot 😊).

Vous pourrez vous rendre compte de son milieu de vie et des conditions dans lesquelles se déroule sa grossesse (la caisse de mise bas est-elle isolée ou à proximité de ses humains, a-t-elle des contacts avec eux ? à quelle fréquence ? quel est son caractère ? est-elle anxieuse ? affectueuse ? survoltée… ?).

Est-ce que la chienne gestante est fréquemment manipulée, caressée ? comment accueille t’elle cette proximité avec l’humain ? Si cette action la rend nerveuse, les chiots, in uterin , seront en mesure de le ressentir.

Le caractère de la mère pouvant influencer le développement du chiot (stress prénatal, mimétisme), il est important de pouvoir évaluer son comportement.

Si l’éleveur est d’accord pour que vous puissiez visiter l’ensemble de l’établissement vous pourrez vérifier :

  • La propreté des lieux
  • Les différents lieux d’activité
  • L’accès à l’extérieur
  • La présence d’une salle d’éveil pour les chiots (jouets, équipement adapté favorisant l’équilibre et la proprioception, objets insolites, substrats différents (synthétique, naturel, béton…), bruits et odeurs variés…)
  • Les stimulus disponibles
  • Le nombre de chiots
  • Les interactions : avec les chiots, les adultes, les humains présents sur site
  • La disposition et l’état de la maternité et de la nurserie
  • La réaction des animaux (chiots et adultes) présents vis-à-vis des humains connus et étrangers
  • L’état de santé des animaux et leur propreté :
    • Est-ce qu’ils présentent des écoulements au niveau du nez ou des yeux ?
    • Est-ce qu’ils éternuent-?
    • L’aspect de leurs excréments ?
  • Les chiots sont-ils bien actifs à la stimulation ?
  • Les chiens grandissent-ils dans un environnement domestique ?

Vous devez évaluer l’adéquation entre l’environnement de vie du chiot et le milieu que vous comptez lui offrir. En effet, si l’élevage est installé en plein milieu du Larzac et que vous habitez une grande ville, il faudra s’assurer que l’éleveur prévoit une salle d’éveil qui permettra au chiot de découvrir d’autres bruits, odeurs, substrats…

L’âge légal pour vendre un chiot est de 8 semaines. Toutefois, si les conditions de développement sont optimales, que sa mère est équilibrée et qu’il évolue au sein d’une fratrie, il est conseillé de patienter jusqu’à 10 ou 12 semaines, période à laquelle s’effectue naturellement le détachement maternel . Cette précaution évite au chien de développer par la suite, une anxiété de séparation avec son maître.

Si ce n’est pas le cas, il sera plus facile de rattraper ces carences en l’adoptant dès le sevrage et en prévoyant le nécessaire à la maison pour combler ces déficits d’apprentissage.

Un chiot acheté dans un élevage en pleine nature que l’on n’aurait pas habitué au monde et aux bruits des voitures aura du mal à s’adapter dans un environnement urbain.

Pour conclure

Le fait de mettre le prix dans un chiot de race ne garantit malheureusement pas que notre compagnon sera exempt de toute pathologie ou trouble du comportement une fois adulte. Le fait de prendre le temps de sélectionner avec soin l’élevage peut permettre de se prémunir de certaines déconvenues.

En 2021 la loi a évolué en imposant aux futurs primo-propriétaires d’un animal domestique, quelle que soit son origine, un délai de 7 jours de réflexion avant son acquisition. Ce laps de temps imposé leur permet de mesurer les implications que cet acte aura sur leur vie quotidienne.

Ils devront signer un certificat d’engagement et de connaissances après avoir été informés sur les besoins et les comportements de l’animal, le cout de son entretien et sur l’obligation d’enregistrer son identification. Le but de ce certificat est d’éviter les abandons suite à un achat d’impulsion.

Mon conseil : prenez ce temps et fuyez les professionnels peu scrupuleux qui vous proposeront d’antidater ce certificat. Ils sauront, pour vous convaincre, jouer sur la corde sensible en vous sentant pressé de ramener l’adorable petit chiot à la maison… leur objectif est d’encaisser une vente au plus vite, d’éviter le risque d’une éventuelle rétractation et de limiter les frais qu’une semaine d’entretien supplémentaire occasionnent.

Pour en savoir plus…

Voici les autres publications que vous pourrez retrouver sur mon site www.animozen.fr :

  • Les étapes du développement comportemental du chiot
  • Ce qu’il convient de faire pendant les différentes périodes sensibles du développement d’un chiot
  • L’adoption d’un chien dans un refuge ?
  • Le mythe du chien dominant